Nous voici embarqués dans une tentative de vue globale de ce qu'est la musique
électronique. Accrochez-vous !!!
Mais tout d'abord, qu'est-ce que la musique électronique ? Excellente question.
Il n'existe pas de définition très précise de la musique dite "électronique". Certains
expliqueront que cette musique est jouée par des instruments alimentés électriquement.
La belle affaire ! Et les guitares électriques du rock'n'roll, qu'en fait-on ? D'autres
essaieront de la définir comme étant une musique dans laquelle tout est artificiel : les
sons, les musiciens, etc. Cette définition elle aussi est imparfaite dans la mesure où
tous les sons utilisés dans la musique dite "électronique" ne sont pas nécessairement
artificiels (prenons comme exemple les instruments classiques samplés), mais également
par le fait qu'il existe des musiciens qui jouent de la musique électronique (eh oui !)
car les séquenceurs, aussi puissants soient-ils, doivent bien être commandés par quelqu'un.
Aussi nous n'essaieront pas de définir de manière précise ce qu'est cette musique
nommée "électronique", mais nous nous concentrerons davantage sur ses fondements.
Commençons par énoncer les différents types d'instruments utilisés :
Les synthétiseurs : la définition la plus simple est celle d'instruments destinés
à produire des sons artificiels. En effet, tout synthétiseur fonctionne à partir d'oscillateurs
générant des ondes sonores. Ces ondes possèdent différentes formes (carrées,
sinusoïdales, en dents-de-scie, etc.) qui conditionnent des sons différents. Une fois
générées, les ondes passent par des filtres destinés à les "sculpter". Le musicien
peut agir sur le choix des ondes, sur le choix des filtres, et peut paramétrer les différents
filtres (heureusement !) par l'intermédiaire des nombreux boutons que vous avez déjà
sûrement aperçu sur ces drôles d'engins que sont les synthés. Au final, plus il y a de paramètres
à bidouiller, plus les possibilités du synthétiseur sont étendues !!!
Les boîtes à rythmes : ce sont des appareils capables de restituer des sons
de batterie (directement synthétisés par l'appareil, ou bien enregistrés dans sa mémoire)
et de les ordonner dans un ordre précis par l'intermédiaire d'un séquenceur. Au final,
le musicien peut produire des rythmes qui accompagnent une mélodie jouée au synthé, par exemple...
Les sampleurs : ce sont des échantilloneurs, c'est-à-dire des instruments destinés
à enregistrer des sons ou bien des fragments de morceaux pour ensuite transformer ces mêmes "prélèvements" à
l'aide d'effets, par exemple...
Voilà pour les principales catégories d'instruments utilisés en musique électronique. Cette liste
reste très simplificatrice, car ces catégories ne sont pas cloisonnées (les insruments hybrides sont légions)
et il existe d'autres appareils couramment utilisés.
Autres appareils utilisés :
Les claviers-maîtres et les racks : tout synthétiseur ne possède pas nécessairement un clavier intégré, auquel cas
cas il est sous la forme d'un "rack", c'est-à-dire que toutes les fonctions du synthé sont rassemblées
dans une petite boîte dépourvue de clavier (mais pourvue de pleins de boutons elle aussi). Ces racks sont utiles
dans la mesure où ils prennent moins de place et où ils sont moins chers (absence de clavier oblige).
Ces racks s'empilent dans des tours prévues à cet effet, l'unité de hauteur des racks est le "U". Revenons-en
aux claviers-maîtres : ce sont des claviers dépourvus de tout générateur sonore (quand on appuie
dessus il n'y a pas de son qui sort) qui servent à piloter les racks. Pour cela, on les branche au rack
désiré, puis on bidouille sur le rack pour modeler le son pendant que l'on "essaye" le son en jouant sur le
clavier-maître. Bref, un synthé en rack relié à un clavier-maître revient à un synthé pourvu d'un clavier...
Compliquons un petit peu les choses : certains synthés pourvus d'un clavier peuvent jouer le rôle d'un
clavier-maître (on les déconnecte du générateur de sons qui leur est associé) mais aussi d'une banque de
sons (en les déconnectant du clavier qui leur est associé). Ainsi, au lieu d'avoir 50 synthés avec clavier
(donc 49 claviers potentiellement inutiles...), on peut avoir 50 synthés en rack et un clavier-maître pour les
piloter.
Les tables de mixage : Inutile de perdre trop de temps sur ces appareils, car tout le monde sait
de quoi il s'agit. Une table de mixage est destinée à mixer différents canaux audio. Pour cela, elle
dispose d'entrées audio (les prises par où le son entre) et d'une sortie audio (par où le son sort).
Entre les deux se trouve tout ce qu'il faut pour mixer les différentes sources sonores : des faders (ces
petits trucs que l'on pousse pour augmenter ou diminuer le volume du son, et dont la longueur de course
peut varier), des égaliseurs pour chaque entrée (destinés à moduler le son de manière à faire ressortir les
basses, les mediums ou les aigus), etc. Ainsi, les différents instruments branchés à une table de mixage
reçoivent des traitements spécifiques, leurs volumes respectifs sont ajustés, et le tout ressort par
la sortie audio qu'il ne reste plus qu'à brancher à des enceintes.
Les enceintes et les casques : Là aussi, tout le monde en a bien une paire chez soi. Il existe plusieurs types d'enceintes :
celles destinées à jouer sur scène (les plus puissantes) et celles destinées à écouter chez soi (moins puissantes
mais généralement plus précises et de meilleur rendu sonore). Dans un home-studio (comprenez un petit studio
amateur monté chez soi), c'est le deuxième type qui est le plus approprié. Quant aux casques, mieux vaut
privilégier des modèles de qualité (disons au-dessus de 75 euros, c'est-à-dire de la qualité au-dessus
de celle des casques pour discman...). Attention à une chose : même si le casque est très apprécié par
votre entourage car il lui évite de "subir" votre musique, il est fortement déconseillé durant la phase
de mixage car son rendu sonore est différent de celui d'enceintes classiques (eh oui !).
Les séquenceurs : ce sont les centres névralgiques de tout home-studio. Leur fonction est
de regrouper diverses séquences jouées par les différents instruments en un seul morceau. Par le
biais de la norme MIDI, les séquenceurs peuvent enregistrer des informations (les séquences MIDI, également
appelées MIDI-files) qu'ils restituent ensuite sous la forme de sons. Ainsi, l'on peut brancher
au séquenceur un clavier MIDI grâce auquel on enregistre une séquence, puis on branche à ce même séquenceur un
synthé en rack, et l'on attribue à la séquence jouée (qui à ce stade n'est qu'une succession d'événements MIDI) un son
tiré de ce synthé en rack. Il existe d'autres types de séquenceurs : les séquenceurs dits "analogiques", que
l'on retrouve par exemple sur les légendaires TB-303. Il s'agit ici de séquenceurs fonctionnant avec un système
de "pas", c'est-à-dire que les notes sont enregistrées une à une à raison d'une note par pas (certains peuvent
volontairement ne pas contenir de notes, cela permet de couper la mélodie).